Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Cashback
  • Connecte-toi
  • Facebook
  • Google+
  • Crée ton blog

0S-hii

Masquer
Photo de 0S-hii
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Partager
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog
  • 125 sources
  • 109 fans
  • 20 honneurs
  • 47 tags
  • 106 kiffs
  • 262 commentaires
Jouer

Tokio Hotel Easy

Ajouter
“ Nouveau OS "It's not Over" en ligne !! et Joyeuses fêtes de Noël et de fin d'années !! :)❤ ” - mercredi 27 décembre 2017 15:29
0 kiff

Création : 28/02/2010 à 09:07 Mise à jour : 27/12/2017 à 15:28

Retour au blog de 0S-hii

Power of Art

Power of Art N.B : Le but du concours était de choisir parmi trois images, dont celle ci, et s'en inspirer ne dépassant pas une limite de mots. Voici l'image que j'ai choisi et qui m'a donné l'inspiration et l'idée générale du OS.
 
 
 
 
 

_____Le soleil commençait à se coucher dans les rues de Berlin. À la rue Elisabethkirchstraße, les gens se dépêchaient pour rentrer chez eux. L'hiver était bel et bien au rendez-vous. Et à Berlin, le froid ne pardonnait pas. Mais parmi les berlinois, il y avait un jeune homme assis sur un banc qui faisait deux choses à la fois. Observer les derniers enfants qui jouaient dans le parc devant lui et surtout, dessiner. Il avait son cahier de dessins sur ses genoux, crayon à la main et le regard fixé sur les mouvements des garçons jouant à la balle. Malgré le froid, il continuait à capturer les émotions dans ses coups de crayon. Il aimait ça. Ça l'apaisait presque. Le dessin, l'art, la peinture... Tout ça, c'était sa vie.

_____Son visage à moitié emmitouflé dans son épaisse écharpe bleue, un léger brouillard en sortait montrant que la température avait bien baissée pour la soirée. Il ne sentait presque plus ses doigts mais cela ne l'empêchait pas de continuer à dessiner. Mais en voyant le bout de ses doigts découverts du aux mitaines qu'il portait montrait qu'il devait s'arrêter pour aujourd'hui et rentrer chez lui pour enfin se réchauffer. Il soufflait une énième fois sachant qu'il allait devoir monter ces quatre étages, sans ascenseur. C'était de la torture pour lui. Il fallait remercier son colocataire et par la même occasion, son meilleur ami. C'était lui qui avait trouvé cet appartement. Mais la seule chose qui lui donnait la force voire la volonté d'escalader ces étages, c'était la vue imprenable sur la tour de Berlin. Ce symbole de grandeur l'inspirait énormément, cette pointe qui touchait les nuages et frôlait le ciel. Ce monument si prisé par les touristes, l'artiste en avait une belle vue depuis son appartement.

_____Lorsqu'il sentit ses cuisses brûler à chaque montée de marche, celui lui montrait qu'il était sur le point d'y arriver enfin. À peine il introduisait sa clé dans la serrure, il put entendre des coups plutôt fort. À vrai dire, il les entendait déjà depuis le rez de chaussé. Il soufflait de nouveau un peu énervé car non seulement son colocataire en faisait des siennes mais la porte n'était pas fermée.

-Gustav, doucement avec la batterie !

_____Le dît Gustav hurla depuis sa chambre gardant son casque à ses oreilles.

-Oh Georg, ça va ! Ce n'est qu'une batterie électrique !
-Mais tu tapes comme un taré ! On t'entend depuis en bas !
-Toi, l'artiste, tu es très susceptible ces derniers temps.

_____Georg se débarrassa de son accoutrement hivernal et partit s'affaler lourdement sur le canapé.

-Ah oui ! Ton boss a appelé !
-Bill ? Pourquoi appeler toi ?
-T'avais oublié ton portable.

_____Comme paniqué, l'artiste tâtait tout son corps, fouillait ses poches à la recherche de son téléphone. Tout en sortant de sa chambre, Gustav riait de cette scène. Il le trouvait ridicule. Pour tout le monde, sortir sans son portable était juste impossible. Pour Georg, il ne pouvait pas sortir sans son cahier de dessin et ses crayon, il pouvait de temps en temps oublier le téléphone mais pas quand Bill, son patron, devait l'appeler.

-Je me disais bien que j'avais oublier quelque chose.
-Rappelle le. Il m'a dit de te dire que c'était très important.

_____Le batteur donna à son colocataire le fameux téléphone. Georg partit donc s'isoler dans sa chambre et s'empressa de composer le numéro de Bill. Patron mais aussi ami très proche.

-Kaulitz, j'écoute ?
-Ouais salut Bill, c'est Georg...
-Enfin tu me rappelles ! J'étais inquiet moi !
-Je n'avais pas mon téléphone sur moi... Bref !
-Oui. Bref. J'ai une grande nouvelle à t'annoncer !
-Et c'est ?

_____D'un coup, Georg sentait son c½ur battre de plus en plus vite.

-J'ai beaucoup bataillé pour toi et tu as le feu vert pour ouvrir ta propre galerie !

_____Si extérieurement, il était comme de marbre, intérieurement c'était l'explosion, le volcan en éruption. Ça faisait des années que Georg en rêvait. Avoir sa propre exposition de ses ½uvres. Montrer ses émotions à travers ses dessins, ses tableaux et même des esquisses. Bill lui avait promis qu'il ferait tout pour réaliser ce rêve.

-Oh euh... Mais... Mais c'est génial !
-T'as vu ça ! Enfin ton moment de gloire est arrivé !
-Vraiment... Merci infiniment Bill. Tu... Tu ne sais pas à quel point je suis heureux !
-Remercie moi quand tu verras le monde admirer ses tableaux. Mais de rien quand même !
-J'ai un thème ou carte blanche ?
-Carte blanche évidemment ! Tu me connais quand même !

_____Depuis qu'il exerçait ce métier, Georg n'avait connu que des personnes avide d'argent, exploitant les autres pour la fortune, se foutant carrément du talent des artistes. Bill tenait une agence où il recruter des artistes dans tous les domaines. Peinture, dessin, photographie. Il prenait tout à partir du moment où il perçait le talent et la personnalité. Quand il avait rencontré Bill, lors d'une exposition d'un ami proche, Georg avait direct su que le courant passerait et qu'il serait apprécier à sa juste valeur, son talent. Pour Georg, Bill en avait presque le coup de foudre. Il était vrai que Georg avait un don pour capturer chaque mouvement, chaque émotion en un seul coup de crayon ou de pinceau. Il trouvait ça trop injuste que lieux n'acceptaient son travail. C'était là qu'était née leur amitié.

-Par contre, il va falloir que tu fasses un peu vite.
-Pourquoi cela ?
-On a fixé ton expo dans trois mois.
-Oh ça va encore ! Ça va le faire, crois moi.
-J'espère bien. Je passerai te voir quand j'aurai le temps. Je t'appellerai.
-Pas de soucis. Merci encore Bill.
-Mais de rien Georg. Allez l'artiste, à la prochaine !

_____Après avoir raccroché, Georg s'empressa d'annoncer le bonne nouvelle à Gustav. Les deux meilleurs amis étaient fou de joie de cette bonne nouvelle qui avait juste illuminé le début de soirée. L'artiste aurait aimé que Bill soit avec eux mais il savait qu'il serait sûrement occupé par l'organisation cette future exposition.

-Eh mais, je viens d'y penser, mon vieux !
-Waouh... Gustav qui réfléchit, ça fait plaisir.
-Si c'est dans trois mois, ça tombe le jour de ton anniversaire, non ?

_____Georg recracha immédiatement le champagne qu'il venait de boire, tellement surpris par cette nouvelle. Enfin un autre.

-Je suis sûr qu'il a fait exprès le Billou !
-Non, quand même pas...
-Georg, tu vas réaliser ton plus grand rêve le jour de ton anniversaire ! C'est pas trop dingue tout ça ?!

_____Évidemment que tout cela était dingue. Georg n'y croyait toujours pas. En tout cas, beaucoup de travail l'attendait.

(...)

_____Une bonne musique des son groupe préféré, Fall Out Boys, en boucle dans sa chambre. L'odeur de la peinture à l'huile qui embaumait toute la pièce. Lunettes sur le bout de son nez, un ou deux pinceaux derrière son oreille droite et un autre entre ses dents, Georg était déjà en train de chercher sa perle rare pour son exposer. Sur un seul tableau, plusieurs esquisses plutôt abstraites. D'un coup de pinceau, une trace de peinture rouge, juste en plein milieu de tous ces traits. Puis il s'éloigna de quelques pas pour contempler ce qu'il venait de faire. Et plus regardait dans tous les sens, il se rendait compte qu'en fait, il tournait en rond depuis presque plus de trois heures devant son chevalet. Cela avait le don de l'énerver. Le pinceau qui était entre ses dents fut vite remplacé par une cigarette. Alors qu'il fumait, il continuait à contempler ce tableau qu'il considérait encore vierge à ses yeux. Cela l'énervait encore plus. Il enleva ses lunettes, les posa sur la table qu'il avait toujours à côté de son chevalet, là où il rangeait ses innombrables pots à pinceaux propres ou sales et quitta sa chambre toujours avec la cigarette entre ses lèvres.

-Toujours rien ? demanda Gustav, vautré devant la télé.
-Non ! Et putain que ça m'énerve !

_____En plein dans son élan, Georg attrapa son sac où son cahier de dessins et quelques crayons s'y trouvaient, mit son manteau et ses chaussures et quitta directement l'appartement sans rien dire à Gustav. Ce dernier savait parfaitement ce qu'il faisait, pourquoi il partait comme ça.

-Et n'oublie pas ton portable et la porte !

_____Mais Georg était déjà en bas de l'immeuble lorsque Gustav lui avait parlé. Le début du mois de Janvier était bien au rendez-vous. Il faisait très froid et quelques flocons de neige tombaient. Mais cela n'empêchait pas Georg de partir en quête d'inspiration. L'artiste affronta enfin sa marche en quête d'inspiration. Cela pouvait paraître très ordinaire pour nous, mais pour lui, c'était la première fois, qu'il avait ce qu'il n'avait pas l'habitude de dire, une panne sèche. On dit souvent qu'on trouvait l'inspiration avec un tout ou un rien. Et comme toujours, il se baladait sans trop savoir où aller. Il errait dans les rues berlinoises regardant un peu partout dans le vide, sans point fixe. Puis le froid lui revenait, alors il décida de prendre le métro, histoire de rester un peu au chaud et aussi aller ailleurs qu'Elisabethkirchstraße. De son appartement, le seul métro à quelques pas était Rosenfeld Platz. Le quartier aussi était bien animé mais malgré ces restaurants, ces bars ou cafés et ces quelques commerces, Georg soupira. Toujours rien en vue. Alors il descendit dans la bouche de métro attrapant de justesse le métro qui était sur le point de fermer ses portes et repartir direction l'Alexanderplatz. Il aimait bien marcher sur la place, se balader dans les magasins comme la Galeria Kaufhof, l'équivalent des Galeries Lafayette en France. Puis surtout, même si il en avait une bonne vue, contempler la Tour de Berlin. Il avait vraiment cette notion de grandeur quand il se trouvait juste au pied de ce monument.

_____Une fois arrivé à l'Alexander Platz, Georg se dirigeait vers son banc préféré, celui où il avait un bon angle pour admirer la tour. Mais plus il avançait, plus il se rendait compte qu'il y avait quelqu'un, assis en tailleur jouant de la guitare. Il s'approchait un petit peu plus et vit donc un homme, plutôt jeune mais difficile à le distinguer au vue de cette grosse écharpe noire qui couvrait plus de la moitié de son visage. Georg vit aussi le bout des doigts du guitariste totalement rouge. En effet, jouer de la guitare dans un froid pareil, ça ne pardonne pas. Mais visiblement,ça n'avait pas l'air de déranger, ni de lui faire mal. L'artiste vit cependant une casquette posée au sol où quelques pauvres petites pièces s'y trouvaient. Pour lui, l'art dans n'importe quelle forme méritait toujours une récompense, c'était d'ailleurs Bill qui lui avait dit ça et il l'avait toujours suivi cette logique. Alors, il fouilla activement dans sa poche un quelconque billet qu'il trouva sans trop de difficulté et le déposa presque délicatement dans la casquette, comme si il ne voulait pas déranger ce guitariste. Georg resta encore quelques minutes à écouter cette musique qui sonnait aussi très violente dans le rythme que douce dans les paroles que Georg entendait presque pas. C'était comme des murmures. Surement le froid qui le paralysait peu à peu.

-Ne retiens pas. Chante plus fort.

_____Le guitariste releva sa tête arrêtant nette sa musique. Georg peut voir un regard appeuré aux iris noisettes.

-Tu as l'air d'avoir une jolie voix. Alors chante aussi fort que tu peux pour qu'on t'entende.

_____Comme il ne s'y attendait, le jeune homme ne répondit pas, il ne se contentait de hocher la tête pour lui dire oui. Georg lui sourit et s'assit à côté de lui sans le quitter du regard.

-Tu m'as l'air très jeune. Enfin, je me permets de te tutoyer si ça ne te dérange pas.

_____Un petit mouvement de tête pour lui dire non.

-Tu sais, j'aime bien m'asseoir ici, qu'importe la saison. La tour de Berlin a vraiment ce don de m'attirer à elle pour que je puisse l'admirer. D'où ce banc très bien placé.

_____Georg était très doux avec le jeune homme qui ne parlait toujours pas. Mine de rien, il se reconnaissait un peu à travers lui à ses débuts d'artiste. A publier ses dessins et peintures sur internet, parfois même il venait peindre des murs dans la ville pour se faire remarquer, principalement par la police vue ce n'était pas légal mais il avait tout tenté pour trouver sa voie, celle qui pourrait faire vivre de sa passion.

-Je ne te dérange pas plus longtemps alors. Ah oui, je m'appelle Georg. Georg Listing.

_____L'artiste se releva du banc et s'apprêta à rejoindre le métro.

-Tom.

_____Georg se retourna regardant le dît Tom. De là où il était, il pouvait quand même voir un sourire à travers cette écharpe. Georg sourit donc une dernière fois à Tom et rentra dans le métro pour rentrer chez lui.

_____Une semaine s'était écoulée. Georg avait plus ou moins avancé ses dessins pour son exposé mais il n'en était jamais encore satisfait. Cela inquiétait beaucoup Gustav qui n'avait même plus l'autorisation d'entrer dans la chambre de son locataire sauf quand c'était important comme un appel ou dire que c'était l'heure de manger. Georg s'était comme isolé dans sa propre chambre pour trouver l'oeuvre qui rendra son exposition inoubliable et sensationnelle. Entre la poubelle débordant de boulettes de papiers, autrefois des esquisses, et des toiles empilées dans un autre coin de sa chambre totalement ruinés par des traces de peintures complètement aléatoires, l'artiste n'arrivait pas à se retrouver dans tout ce bordel. Assis sur une chaise, devant une énième toile vierge sur son chevalet, il la fixait, sans trop savoir quoi en faire.

_____Puis il se releva de sa chaise, remonta ses lunettes sur sa tête, attrapa un crayon et sans trop savoir quoi dessiner, il commença à tracer quelques lignes. Ni trop fine, ni trop épaisse. Il se laissait guider à son imagination. C'était comme si son crayon dessiner tout seul sur la toile qui au fur et à mesure commençait à prendre forme. Enfin un seul élément en fait. Un regard. Des yeux légèrement en amande. L'artiste recula mettant son crayon derrière son oreille et attrapant un pinceau et sa palette de peinture. Comme automatiquement, il choisit une couleur marron très douce comme du chocolat et l'utilisa pour colorier l'iris de ces yeux qui faisaient trop vitreux sans couleurs. Georg recula une nouvelle fois et contemple ces yeux fraîchement colorés. Il retrouvé comme de la détresse mais aussi une certaine douceur. Quelque chose qu'il avait jamais exploité. Il était toujours dans les traits très bruts, jamais dans la finesse. Mais bizarrement, ce regard lui en disait plus.

-Je dois retrouver Tom.

_____Comme sur un coup de tête, Georg prit son sac et mais ne prit pas du tout le temps d'avertir à Gustav qu'il partait. De toute manière, il avait prit l'habitude de ne pas le déranger lorsqu'il qu'il travaillait dans sa chambre, ou plutôt trouver l'inspiration. Dehors, il neigeait plus mais la nuit auparavant avait laissé une grosse couche de neige sur tout Berlin. Il faisait encore plus froid que d'habitude. Il enfouit donc son visage à moitié dans son écharpe bleu ciel et partit donc non pas en quête de l'inspiration mais à la recherche de ce fameux Tom. A part ce regard noisette, il ne savait pas grand chose sur lui. Il allait comme à l'aveugle, chercher l'aiguille dans une botte de foin. Sur le coup, il se croyait vraiment ridicule. Pourquoi chercher un sans abri musicien ? Même Georg ne le savait. Il vouait juste revoir ce regard qui lui en disait autant. Seulement voilà, il fallait le retrouver.

_____Il prit de nouveau le métro direction de l'Alexanderplatz. Il pensait qu'il le retrouverait sur son banc fétiche. Une fois arrivé sur les lieux, il put constater qu'il n'y avait personne. Il retira donc un peu de la neige pour s'asseoir et regarder la Tour de Berlin. Certains passants le regardaient comme quelqu'un de ridicule mais Georg s'en fichait royalement. Un artiste est toujours dans l'excès comme dans le ridicule comme il dirait. Mais le temps hivernal lui rappela qu'il devrait rentrer se réchauffer pour ne pas se retrouver en hypothermie. Alors qu'il se releva du banc complètement enneigé, il sentit son portable vibrer dans sa poche qu'il s'empressa de décrocher en attrapant de justesse, une nouvelle fois, le métro. Sauf qu'il manqua l'appel au moment où il était rentré dans le métro. Il vit ensuite que c'était Bill qui avait essayé de l'appeler. Il haussait presque les épaules se disant qu'il allait le rappeler immédiatement. Et ça ne manquera pas pour cette fois ci.

-Ouais allô ?
-Salut Georg ! C'est Bill. T'es chez toi là ?
-Non mais je suis en train de rentré. C'est pour l'expo ?
-Ouais je voulais voir où tu en étais.
-Oh, c'est sympa de prendre des nouvelles mais, je préférais que tu passes une autre fois.
-Ça va être chaud, j'ai pleins de rendez-vous, j'ai qu'aujourd'hui pour te voir.
-Je comprends Bill, mais là je suis aussi très occupé et j'ai pas mal de soucis à régler, je...

_____Sorti du métro du Rosenfeld Platz, Georg arriva assez rapidement devant son appartement mais remarqua de suite que quelque chose n'allait pas. Il vit quelqu'un allongé sur le banc du parc en face de chez lui.

-Bill, je te rappelle.

_____Sans laissé le temps à Bill de répondre, Georg avait déjà raccroché et s'était précipité vers le parc. Il avait reconnu la housse de la guitare de Tom. Il se rappelait de ce tissu totalement déchiré qui gardait sa guitare des intempéries de l'hiver. Arrivé devant lui, il ne savait pas trop quoi faire. Il le secoua le jeune homme doucement mais aucune réaction. Il chercha donc un pouls et constata qu'il était très faible. Que faire, se disait-il. Puis il attrapa son téléphone et composa le numéro de Gustav.

-Ouais ?
-Gustav, y a un mec inconscient dans le parc en bas, je crois qu'il est en hypothermie.
-Bah appelle les secours ! Je ne suis pas médecin moi.
-Gustav je ne plaisante pas, viens m'aider à le remonter dans l'appartement !
-Oh ça va, je viens !

_____Georg pouvait entendre de l'agacement dans la voix de Gustav qui avait immédiatement raccroché. L'artiste s'empressa d'enlever son écharpe et l'enrouler autour de Tom, espérant que ça le réchaufferait un peu. Il ne supportait presque pas de le voir les yeux fermés, il avait comme besoin de revoir cette couleur noisette qu'il l'avait inspiré d'un coup. Mais instinctivement, il retira un peu l'écharpe noir pour découvrir son visage. Malgré une barbe qui manquait cruellement d'entretien, il pouvait voir des traits durs dont il trouvait une certaine finesse. Ses lèvres bleuies par le froid étaient décorées d'un piercing à la lèvre inférieur. Georg le trouverait presque beau. Mais il ne put admirer d'avantage le visage pâle de Tom entendant Gustav le rejoindre dont ce dernier lui disait qu'il avait quand même appeler les secours.

-Ils t'ont dit dans combien de temps ils arrivent ?
-Euh... Dans pas très longtemps...
-Bref, aide moi à le remonter à l'appart'.

_____L'artiste passa un bras de Tom derrière son cou tandis que Gustav fit de même en prenant aussi la guitare. Les deux colocataires se plaignaient déjà des quatre étages. Comme toujours en fait. Les étages enfin montées, en entrant dans l'appartement, Georg s'empressa d'allonger Tom sur le canapé et le couvrir d'une couverture en espérant le réchauffer un peu plus. Gustav avait même monter légèrement la température du chauffage.

-Tu le connais ce type ?
-Je l'ai croisé à l'Alexanderplatz. Il jouait de la guitare.
-Tu te rends compte qu'il y a un sans-abri chez nous en train de crever de froid là ?
-Oui Gustav, et arrête de le considérer comme un gitan.
-Je m'en fiche mais assure toi qu'il dégage de l'appartement quand il se réveillera.

_____Gustav partit s'enfermer dans sa chambre à la plus grande surprise de Georg. Évidemment que Gustav avec un caractère bien trempé mais pas à ce point là se disait Georg. Ce dernier retourna auprès de Tom en espérant toujours qu'il allait s'en sortir. Il prit une chaise pour s'asseoir à côté de lui. Il savait pertinemment que les secours ne viendraient pas, la neige était au rendez-vous ce soir et la circulation était quasiment bloquée dû aux intempéries.

-Fous toi à poil et colle toi à lui pour le réchauffer !
-Gustav, ta gueule !

_____Par contre son humour noir ne manqua pas à Georg. Quand il entendit un faible gémissement, l'artiste revint auprès de Tom qui se réveillait difficilement.

-Où... Où suis-je... ?
-Dieu soit loué ! T'es vivant.

_____Tom se redressa malgré son corps engourdi par le froid et enveloppé dans ces innombrables couvertures et remarqua enfin Georg.

-On s'est déjà rencontré ?
-Oui... Il y a quelques semaines maintenant. C'est moi, Georg.
-Oh oui... Je me souviens.

_____Le jeune guitariste tremblait un peu, ce qui fit comprendre à Georg qu'il avait encore froid. Ce dernier se leva se dirigeant vers sa chambre prenant quelques vêtements chauds comme un pull et un jeans, une paire de chaussettes bien épaisse comme on aimait bien en portait en ces temps hivernaux et un boxer dont il priât que ce soit sa taille. Il revint vers Tom lui passant ses vêtements qu'il les prit de manière très surpris.

-Vas prendre une douche. Et garde ces vêtements pour toi.
-Georg je... Je ne peux pas accepter...
-J'insiste. Et tant pis pour mon colocataire, il s'habituera.
-Comment ça ?
-Je te propose de rester chez moi tous l'hiver.

_____En disant ça, la porte du batteur s'ouvrit à la volée laissant sortir un Gustav totalement abasourdi par cette proposition. Tom en était presque choqué, il ne savait pas quoi dire. Lui, un pauvre sans-abri ne gagnant sa vie en jouant de la guitare dans la rue, hébergé par un total inconnu qu'il avait rencontré une semaine auparavant. Qui l'aurait cru ?

-Hors de question qu'un clochard squatte chez moi !
-C'est aussi chez moi à ce que je sache.
-C'est moi le propriétaire de cet appartement !
-Gustav, s'il te plait, c'est qu'un gamin...
-Georg Moritz Hagen Listing. Tu me débarrasse de ce SDF de chez moi.

_____Tom, impuissant, assistait à la dispute de deux colocataires sur don sort. D'un côté Georg qui voulait bien l'accueillir pour l'hiver et de l'autre, Gustav qui refusait catégoriquement. Il était là, assis sur le canapé, enveloppé d'une grosse couverture, avec sa pile de vêtements dans ses bras, totalement perdu. Voyant que l'engueulade partait un peu loin, Tom se retira doucement des couvertures et se dirigea vers la salle de bain. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dans une salle de bain. Il se regardait dans la glace, il faisait presque peur à voir. Un visage pâle, creux et à certains endroits la peau pelait dû à un manque d'hydratation et le temps glacial. Sa barbe qu'il la trouvait et mal taillée le dégoûtait presque. Il soufflait un bon coup et se décida enfin de prendre une douche.

-Et en plus, il squatte notre salle de bain ! Non mais je rêve !
-Laisse Gustav, c'est rien.
-Il prend sa douche et dégage de là !
-Juste pour l'hiver. Il partira le jour de printemps, promis.
-Non non non et non ! Je te parie que c'est un malade mental en plus !
-Gustav, arrête de dire des conneries ! C'est un musicien, il pourrait t'accompagner et...
-Je te connais Georg. Tu vas t'attacher à ce gamin.
-Ce gamin s'appelle Tom !

_____Alors que la discussion semblait aller trop loin, les deux colocataires s'arrêtèrent sur le coup n'entendant plus l'eau de la douche couler. Gustav voulut rappliquer mais la porte de la salle de bain s'ouvrit laissant sortir un Tom totalement changé. Georg ne l'avait presque pas reconnu. Tom avait attaché ses cheveux encore mouillés dans un chignon un peu négligé et portait les vêtements que Georg lui avait donné. Il avait aussi un peu taillé sa barbe, de peur d'abîmer le rasoir dont il ne connaissait pas le propriétaire. En voyant Gustav s'énerver de plus en plus, le guitariste comprit qu'il avait utilisé le sien. Oubliant totalement son ami, Georg s'approcha de Tom.

-Ça va mieux ?
-J'avais oublié à quel point une douche pouvait faire du bien.
-Surtout après une hypothermie.

_____Les deux se mirent à rire sous le regard agacé de Gustav qui resta les bras croisés montrant son mécontentement.

-Je... Je ne vais pas vous déranger plus. Merci encore Georg.
-Tom, s'il te plait.

_____Alors que Tom s'apprêtait à partir, Georg l'attrapa presque brusquement par le bras. Tom était surpris par ce geste. Jamais il n'aurait pensé qu'on pourrait sans doute lui donner une seconde chance. Il a toujours été rejeté par les autres, et là, c'était la première fois qu'on lui tendait la main. Énerve, Gustav partit immédiatement s'enfermer dans sa chambre laissant les deux hommes seuls dans le couloirs.

-Il va s'en remettre, je m'occuperai bien de toi. Enfin, je vais essayer.
-T'en as déjà beaucoup fait pour moi.
-Juste pour l'hiver. Après, tu pourras partir quand le temps se sera rechauffé.

_____Georg lâcha enfin le bras de Tom qui finit enfin par accepter la proposition de l'artiste. Après ça, il fit le tour des lieux. Un petit appartement avec un salon assez spacieux, une cuisine ouverte, deux chambres et une salle de bain. L'artiste disait que ce n'était pas grand chose mais qu'il était très bien là où il était et surtout pour sa vue de la tour de Berlin qu'il n'avait pas pu s'empêcher de le montrer à Tom. L'effet était au rendez-vous, il était comme émerveillé. Malgré le mauvais temps, cette couleur grisâtre de la neige qui prenait le dessus sur tout Berlin, la tour était illuminé par ses lumières clignotantes. Il comprenait mieux pourquoi Georg admirait maintenant ce monument.

-Et c'est en la regardant que l'inspiration me vient pour mes dessins, mes peintures... Tout presque.

_____Les deux hommes se retrouver dans la chambre de l'artiste. Tom pouvait voir dans un coin de la pièce des toiles empilées, peintes ou pas, un table avec les pots de pinceaux et les palettes où de la peinture sèche les recouvrait. Mais ce qui intriguait Tom, c'était ce chevalet apparemment recouvert d'un drap. Il s'approcha de ce chevalet couvert se demandant ce qu'il cachait.

-Je fais toujours ça à mes ½uvres qui ne sont pas terminées.
-Pourquoi ?
-Pour garder la surprise. J'ai une exposition à préparer alors je veux mettre le paquet.
-C'est cool. Je pourrai venir ce jour là ?
-Bien sûr. D'après mon boss, ce sera dans deux mois et demie, soit le jour de mon anniversaire.
-Et c'est quand exactement ?
-Le 31 Mars.
-Quel âge ?
-Tout juste trente ans.
-Oh ! On se fait vieux !
-Oh ça va ! Et toi alors ?
-Vingt-six.

_____Georg l'avait déjà vu sourire mais derrière cette grosse écharpe noire qui lui mangeait presque tout son visage. Et pour la première fois depuis leur rencontre, Tom lui souriait.



(...)

_____Février 2017. Georg avait plutôt bien avancé sur ses travaux pour son exposition. Ces derniers temps, son problème du manque d'inspiration avait l'air de se dissiper un peu, le laissant enfin exprimer sa créativité. Quand à Tom, dont sa présence avait l'air de ne plus tellement déranger Gustav, il vivait plutôt bien. Il avait redécouvrait ce que c'était de vivre sous un toit avec un peu de compagnie. Georg faisait tout pour qu'il ne manquait de rien. Cette attention de lui avait le don de le rendre très mal à l'aise mais il apprécie quand même ce geste juste incroyable.

_____Depuis Décembre dernier, il s'était fait comme une routine. Il se levait très tôt le matin, faisait sa toilette et parfois, quand ça lui lançais, il faisait le petit-déjeuner pour les deux locataires. Sans doute pour leur remercier et se faire apprécier par Gustav, toujours aussi distant mais de moins en moins quand même. Après, il venait accompagner Gustav à la guitare. Ça aussi lui permettait de se rapprocher de lui. Gustav le voyait toujours comme un clochard drogué mais il avouait qu'avoir un musicien pour l'accompagner lui faisait quand même plaisir. Puis ils commandaient à manger à midi. Et Tom allait regarder Georg travailler. Enfin quand il le pouvait. Parce que Georg avait encore cette habitude de travailler seul.



Flash back

_____Il était minuit. Tom ne faisait que de tourner et se retourner sur le canapé, accessoirement son lit. Il n'arrivait pas à dormir. Puis il se rassit correctement ne sachant pas quoi faire. Il regarda autour de lui et malgré l'obscurité, il put voir un trait de lumière à travers la porte de la chambre de Georg. Que faire ? Aller toquer à sa porte ou ne rien faire. Il avait été prévenu dès le premier jour. Ne pas déranger l'artiste. Jusqu'à maintenant, il ne l'avait jamais fait. Mais il en mourrait d'envie. Il voulait voir comme un gars comme lui travailler sa passion. Alors il attrapa son jean et un t-shirt, s'habilla rapidement et s'approche de la porte de la chambre de Georg. Alors qu'il levait la main s'apprêtant à frapper, Tom en tremblait presque. Il ne savait pas comment Georg allait réagir. Il souffla un bon coup et frappa doucement à la porte, de peur de Georg réagissait mal. Le guitariste entendit du mouvement puis des pas se rapprochaient vers la porte qui s'ouvrit par l'artiste.

-Tom ?
-Euh... Je... Pardon, j'aurai pas du te déranger...
-Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne dors pas ?
-Non. Pas vraiment. Mais, je vais te laisser travailler...
-Allez viens.

_____Georg s'écarta de la porte laissant entrer Tom, très surpris par la réaction et l'accueil de l'artiste qui ferma la porte aussitôt que l'invité était entré. Tom revit la toile toujours recouvert par ce grand voile gris. Il comprit qu'il ne verra toujours pas cet oeuvre tant convoitée. Georg place une chaise près de la table invitant à Tom de s'asseoir, chose qu'il exécuta aussitôt. Il lui proposa aussi une bouteille de bière qu'il refusa gentiment. Et Georg s'assit enfin sur le rebord de son lit, observant un Tom un peu mal à l'aise.

-Détends toi un peu. Je ne vais pas te manger.
-C'est que... Depuis que je vis ici, je ne suis jamais allé dans ta chambre, sauf au premier jour.
-C'est mon lieu de travail. J'ai besoin d'être seul. Juste avec moi-même pour bien puiser sur l'inspiration.

_____Même si Tom disait qu'il n'avait pas sommeil, il ne put s'empêcher de bailler un peu fort.

-Pourquoi tu n'arrives pas à dormir ?
-Je ne sais pas... Ou alors, y a trop de choses qui tournent dans ma tête.
-Comme quoi ?
-Bah... Ma situation. Comment j'en suis arrivé à me retrouver dans l'appartement d'un artiste alors que je dors sous les ponts depuis mes dix-huit ans.
-Attends, quoi ? Dix-huit ans ?

_____Georg paraissait outré par cette révélation. Tom n'osait pas affronter le regard de Georg, il préférait regarder ses doigts en train de s'emmêler à cause du stresse.

-Qu'est-ce-qui s'est passé ?...
-J'aime pas trop en parler...
-Tom, tu ne peux pas vivre avec ça au fond de toi. Tu as vraiment besoin d'aide.
-A quoi bon ? J'ai plus rien.
-Comment ça plus rien ?

_____Tom n'arrivait pas y croire à la patience inouïe de Georg qui se leva de son lit et s'approchait de lui pour mieux l'écouter. Il prit la chaise de son bureau pour s'asseoir à côté de Tom qui ne put cacher ses larmes. Il essayait de les chasser d'un revers de main.

-Mes parents m'ont abandonné à la naissance. On m'a mis dans un foyer mais eux aussi m'ont abandonné au bout de quelques années. C'est grâce au monsieur qui me servait de père que j'ai appris à jouer de la guitare. Puis on m'a donc placé dans un orphelinat. A dix-huit ans, j'ai quitté l'orphelinat mais j'avais rien. Pas de diplôme, ni d'éducation. Juste la guitare qui me permettait de gagner une misère dans les rues ou métros...

_____Le guitariste craqua en larme sous le regard triste de Georg. Comment pouvait-on vivre ainsi avec un passé horrible. Il se sentait tellement mal pour lui. Il était si jeune, avait toute la vie devant lui mais personne ne lui avait tendu la main. Mais quelque part, Georg se sentait très chanceux, presque honoré de lui avoir tendu cette main à Tom.

-Je suis vraiment désolé pour ce qui t'es arrivé.
-Tu ne peux pas comprendre...
-Si. Parce que j'ai essayé de te donné une nouvelle chance dans ta vie.
-Comment ça ?
-Tu ne le vois pas ? Je t'héberge, tu peux jouer de la guitare à longueur de journée accompagné d'un batteur et d'un chanteur de temps en temps ?
-Le blond platine ?
-Oui, Bill, mon patron. Et je ne te cache pas qu'il va peut-être te proposer quelque chose au vue de ta passion pour la musique.
-C'est vrai ?

_____Les yeux de Tom se mirent à briller peu à peu non seulement par les larmes mais aussi par une lueur d'espoir tout juste naissante. L'artiste lui sourit hochant la tête pour lui confirmer ses propos. Un soir, Bill était passé chez eux pour voir l'état des travaux de Georg et en rencontrant Tom avec ses mélodies, Bill n'avait pas pu s'empêcher de discuter un peu avec Tom, sur sa passion pour la musique et à écrire des textes. Tom pensait que ça n'irait pas loin après ça.

-Bill est en quête permanent de talent et tu l'as.
-Je... Je ne sais pas quoi dire...
-Ton talent, ta passion, ta musique... C'est pour ces choses là que tu vis. C'est grâce à ça que tu es encore là et que tu te bats et ça, je respecte totalement.

_____Sans hésiter une seconde, Tom se jeta au cou de Georg qui le réceptionna comme automatiquement malgré la surprise de ce geste. Il tapotait doucement le dos de Tom lui disant que tout allait s'arranger, qu'il fallait croire en lui et qu'il serait là pour l'aider. Il se rappelait de ce que Gustav lui avait dit. Qu'il allait s'attachait à lui. Et il n'avait pas tord. Au lieu d'entendre le son de la batterie en permanence, le son d'une guitare adoucissait le tout. Gustav était de plus en plus aimable depuis que Tom vit avec eux malgré des débuts assez durs. Bref, Georg aimait bien ce petit.

-Merci... Merci Georg... Merci pour tout.

_____Et parce que toutes ces émotions l'avaient achevé, Tom s'écarta de Georg lui disant qu'il allait se couchait.



Fin du Flah Back.

_____Tout en se remémorant ce souvenir, le guitariste jouait de son instrument sur le canapé. Il grattait les cordes faisant ressortir une mélodie tantôt mélancolique puis très entraînante. Il laissait le son de la guitare le guider. Il était comme emporté par cette musique improvisée.

-Tom ?

_____A tel point qu'il poussa un cri de peur entendant Georg l'appeler par derrière. Il avait carrément lâché sa guitare qu'il avait rattrapé de justesse.

-Putain Georg ! Ne me refais plus jamais ça !
-T'aurais vu ta tête sérieux ! C'était trop marrant !
-Non c'était pas drôle !
-Bref, je dois passer voir mon patron pour mon exposé. Tu veux venir avec moi ?
-Oh euh... Non merci. Je préfère rester ici.
-Ok. J'en ai pour pas très longtemps. Et Gustav ne rentrera pas ce soir, il est avec sa copine.

_____Tom acquiesça et se remit à la guitare tandis que Georg termina d'enfiler son écharpe bleue.

-Y a des restes de ce midi si tu as faim.
-Ouais papa Geo !

_____L'artiste rit de ce surnom qu'il trouvait pourri mais amusant aussi et quitta enfin l'appartement laissant le guitariste en pleine composition de mélodies. Mais au bout de quelques minutes, la silence pesa dans les lieux et Tom se sentit de nouveau seul. Alors il posa sa guitare et erra un peu dans l'appartement sans trop savoir quoi faire. Il scruta la chambre de Gustav sans trop de conviction d'y entrer à part retrouver cette batterie qui prenait presque toute la place. Il passa rapidement dans la salle de bain, se regardait rapidement dans la glace remettant ses cheveux en place pour en ressortir juste après. Puis il alla dans la cuisine pour venir dévorer le dernier donut au chocolat et éclats de biscuits. Et il se posa enfin la question sur sa décision de ne pas avoir accompagner Georg. Définitivement, il se faisait chier.

_____Il se décida donc de s'habiller pour affronter le temps froid et quitta aussi l'appartement. Encore heureux que Georg lui avait donné un double des clés. Tom sortit enfin de l'immeuble affrontant une nouvelle fois ce froid qui a failli avoir l'endormir à jamais. Il souffla un bon coup, fourrait bien ses mains dans ses poches et s'aventura dans Berlin. Après de longues minutes de marches sans trop savoir où aller, il décida de retourner aux sources, il marcha donc jusqu'à l'Alexanderplatz. Malgré le froid, il n'eut pas trop de mal à retrouver son chemin. De l'appartement de Georg, il fallait au moins une trentaine de minutes de marche pour y arriver. Tom sentait les flocons de neige chatouiller son visage malgré la finesse de cette matière glacée. Il remonta donc son écharpe à la hauteur de la moitié de son visage et poursuivit son chemin. Quand il arriva dans les lieux, il se sentait étrangement comme chez lui. Il avait passé tellement de temps assis dans un coin ou devant la porte d'entrée d'un magasin jouant sans cesse de la guitare, casquette posée par terre qui contenait les rares pièces d'un euro. Rare était ceux qui s'arrêtaient pour l'écouter jouer de son instrument ou même chanter. Ça lui faisait bizarre de de retourner sur cette place ayant le ventre plein et des vêtements chauds.

-Hey Tom ! Tu dates toi !

_____Le guitariste se retourna serrant vigoureusement la main d'un ami.

-Salut Tyler.
-Enfin, tu pointes le bout de ton nez.
-Oui. J'étais... Occupé.
-Et tu faisais quoi pour être occupé ? Mais dis moi, t'as bonne mine, on dirait ?

_____Tyler était une connaissance de longue date mais qu'il voyait très souvent le guitariste. Il l'avait comme recueilli quand il s'était retrouvé dehors. Ce grand homme à la carrure athlétique regarda Tom comme si c'était un enfant sans défense. Tom se sentait très à nu sous ce regard vert très pensant.

-Où est ta guitare ?
-Euh... Je l'ai oublié.
-Et puis ton sens bon le savon tiens... Tu as trouvé un foyer ?
-Tyler je...
-Tu m'y emmène, tu me paies et je te donne ce que je te dois ?

_____Tom ne savait pas quoi faire, ni comment réagir. Il avait comme un frisson de dégoût ou de peur dans le dos. Depuis qu'il vit chez Georg et Gustav, il allait voir de temps en temps Tyler, le payait et repartait aussitôt. Ça n'allait jamais plus loin. C'était la première fois qu'il lui demandait ça.

-Pourquoi ?
-Je veux voir celui qui a bien voulu hébergé une merde comme toi.
-Il n'est pas là.
-Et pourquoi pas squatter un peu pour rigoler un coup ?
-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée...
-Discute pas et emmène moi là-bas !

_____Le ton de Tyler était très sec mais aussi froid que ce temps hivernal. Tom tremblait non pas de froid mais de peur. Il savait de quoi Tyler était capable pour avoir ce qu'il voulait. Il espérait juste que Georg ne sera pas rentré quand il sera dans l'appartement. Il soupira et partit aux côtés de Tyler qui abordait un sourire satisfait. Avec Tom, il avait toujours ce qu'il voulait. Cette marche jusqu'à l'appartement semblait être une éternité pour le guitariste. Il souffla de soulagement voyant que la voiture de Georg n'était pas garée dans le coin. Les deux hommes montaient les quatre étages sous les plaintes de Tyler disant que c'était pas humain de vivre au quatrième étage sans ascenseur. Ils rentraient tous les deux et Tom laissa Tyler explorer les lieux.

-Pas mal le coin. T'as vraiment du cul de vivre là.
-On avait un accord.
-C'est vrai. Tiens !

_____Tyler fouilla dans sa poche et lança à Tom un petit sachet en plastique contenant une poudre blanche. De la cocaïne. Il n'avait même pas hésiter une seconde. Il s'était précipité sur la table basse préparant cette drogue pour inhaler comme pas permis. Ça lui manquait. Il en avait besoin. À peine cette poudre dans son organisme, il se sentait ailleurs. Il planait. Il en riait presque entendant Tyler lui dire qu'il regardait les tableaux de Georg dont celui qu'il avait enlevé le drap. Il disait qu'il y avait un jeune homme au corps finement musclé ressemblant trait pour trait au guitariste. Ce dernier en riait presque bêtement, comme si il s'en foutait. Sûrement la drogue qui faisait effet. Il planait tellement que Tyler l'avait tiré dans la chambre de Georg voulant lui montrer ce tableau si longtemps caché aux yeux de tous. Malgré l'effet de la drogue, Tom se reconnut dans ce dessin à peine colorié. Georg devait sûrement commencé à le colorier à ce stade. Il trouvait les traits très fin, d'une délicatesse incomparable. Il avait sur retranscrire la sensibilité et sa fragilité malgré ce visage quelque peu mature. En même temps que la cocaïne, Tom ressentait quelque chose au fond de lui. Comme un sentiment qui montre qu'il était apprécié voire aimé par quelqu'un.

-Ty'... C'est une blague... Il est pas homo...
-On va bien voir.

_____Puis tout allait si vite pour le guitariste. Il n'avait rien vu venir. Tyler qui l'attrapa par derrière plantant une seringue dans la cou, en plein dans l'artère. De l'héroïne cette fois ci. Tom n'en avait jamais pris jusqu'à aujourd'hui. Alors qu'il était au point sensible avec la cocaïne, il sentait très lourd. Sentant son corps s'alourdir, Tyler laissa Tom tomber lourdement par terre. Tout prêt du tableau de son vraisemblablement portrait.

-J'ai hâte qu'il te jette dehors ton artiste.

_____Tyler fouilla les poches de Tom, prit ses billets et quelques provisions dans le frigo pour repartir aussitôt comme si de rien n'était. Et les heures passèrent. Il faisait nuit noire à Berlin. Tom était toujours inconscient, allongé près du tableau de Georg. Dont ce dernier le découvrit après le sachet de cocaïne sur la table basse. D'abord de l'inquiétude puis de la colère avait envahi l'artiste. Il s'approcha de Tom, essayant de trouver un pouls qu'il trouva mais un peu lent. Il ne préféra pas appeler les secours. La neige avait encore fait des siennes au niveau de la circulation. Alors il le porta pour l'allonger sur son lit. Il prit quand même le temps d'aller chercher une bassine d'eau froide et un gant de toilette afin d'éponger le visage transpirant de Tom. Il avait une respiration tantôt lente puis d'un coup saccadé. C'était comme ça pendant des heures. Georg était resté auprès de son protégé malgré la colère. Il n'avait quasiment pas dormi de la nuit à cause de ça. Le lendemain matin, il était toujours assis auprès de Tom qui se réveilla enfin mais très difficilement.

-Putain ma tête...
-Faut qu'on parle Tom.

_____Malgré la fatigue de Georg et le mal de crâne de Tom, la tension était palpable. Presque un rien pouvait tout faire éclater.

-Georg... Je...
-Tu te drogues depuis combien de temps ?
-C'est pas ce que tu crois....
-Réponds moi ou ça va pas le faire.
-Je... Depuis trois ans...
-Tu te drogues chez moi donc.
-Georg... S'il te plait...
-Et hier, t'as profité que Gustav et moi soient absents pour ramener tes potes SDF et toxicomanes ?!

_____Georg criait presque, cela fit sursauter Tom de peur. C'était la première fois qu'il le voyait dans un état pareil et il le comprenait et assumer ses fautes.

-Non Georg... Il m'avait menacé, je n'avais pas le choix...
-Bien sûr que tu as le choix putain ! Et je t'avais donné cette chance et t'as tout foutu en l'air pour cette merde !
-Je suis désolé...
-Et pour couronner le tout, tu fouilles dans mes affaires dont mon tableau...
-Et pourquoi tu n'as jamais voulu me montrer de tableau ? Me dire que c'était moi que tu dessinais depuis tout ce temps ?!

_____L'artiste se tut sur le coup voyant Tom s'emporter, s'énerver à son tour. Il se leva enfin de sa chaise pour s'approchait de son tableau, admirant ce travail inachevé, n'ayant plus tellement d'avenir au vue de la situation.

-C'est dur à t'expliquer...
-Juste... Pourquoi ?
-Tu m'inspires ! Voilà... Depuis que je t'ai vu la première fois à l'Alexanderplatz, juste ton regard m'a redonné l'inspiration que j'avais perdu. Puis je t'ai hébergé chez moi parce que non seulement je voulais t'aider mais aussi parce que tu me donnais l'envie de travailler. Tu me donnais de nouvelles idées rien qu'en te regardant, te parlant ou en t'écoutant jouer à la guitare... Merde, tu es ma muse Tom et jamais j'aurai pensé te dire ça un jour... Mais...

_____Les larmes menaçaient à l'artiste de l'aveugler. Sa voix se serrait, son corps tremblait par le colère et la fatigue.

-J'ai cru que tu étais quelqu'un de différent... Quelqu'un de bien. Je t'aimais bien...

_____Georg avait tout dit. Même Gustav n'était pas au courant de tout ça. Tom n'en revenait pas. Il ne savait pas quoi dire, ni faire. Il se sentait mal.

-Georg... Je...
-Je veux que tu me rendes mes clés.

_____Douche froide pour le guitariste.

-Georg, je t'en supplie, je vais changer, je...
-J'en ai rien à faire de ton histoire ! Tu m'as menti ! Tu m'as eu avec ta vie ! Et tes larmes !
-Je te jure que je ne t'ai jamais menti... Juste pour la drogue, d'accord mais pour tout le reste, c'était vrai...
-Peu importe. Mes clés et tu dégages.

_____Au tour de Tom d'être menacer d'être aveuglé par les larmes. Il regrettait tout ce qu'il avait fait. Il avait bien conscience de la situation. Il s'en voulait d'avoir blessé Georg après tout le mal qu'il s'était fait pour l'aider, lui donner une seconde chance pour une vie meilleure mais des saloperies avaient tout gâché. Il avait tout gâché. Il partit donc prendre les clés dans sa poche pour les donner à Georg qui ne lui adressait même pas un regard. Tom ne réfléchit même pas et prit ses affaires, sa guitare et quitta les lieux. Georg ne pût s'empêcher d'exploser en larmes après avoir entendu un faible "Merci" et la porte se fermer. Ça lui faisait mal. Se donner autant de mal pour l'inspiration et la voir partir en fumée. Une chose que tout artiste craignait de vivre.

_____Gustav rentra enfin de son weekend avec sa petite amie. Il retrouva Georg comme il l'avait jamais vu. Il pleurait devant son tableau représentant Tom, debout, de dos, le visage légèrement baissé mais on pouvait voir ce regard noisette si profond. Le batteur avait aussi remarquer l'absence du guitariste qu'il se précipita auprès de son colocataire.

-Eh vieux, il se passe quoi là ?
-J'ai viré Tom... Il se droguait... Et...

_____Georg craqua de nouveau dans les bras de Gustav. Il en revenait toujours pas malgré qu'il avait conscience de ce qui se passait. Entre les sanglots et les spasmes, Georg raconta ce qui s'était passé à son ami qui l'écoutait attentivement, chose très rare chez le batteur.

-Allons le retrouver.
-Je peux pas...
-Putain Georg, je défends celui que je voulais dégager au début et qui est devenu un ami et c'est toi qui fait le sale boulot !
-Tu ne peux pas comprendre...
-Oh que si ! Ton tableau en dit tout ! Et depuis le début, je l'avais prédit, tu t'es attaché à lui parce qu'il t'inspirait.
-C'est fini tout ça.
-Et t'es amoureux aussi.
-Arrête de dire des conneries et laisse moi.
-Georg, fais un effort...
-Pour qu'il me mente et qu'il se foute de notre gueule une seconde fois ? Vas y sans moi !

_____Le batteur soupira. Il quitta donc la chambre, beaucoup remplie de tension, de haine et de colère à son goût. Ça lui faisait mal de voir son colocataire dans un état pareil. Il l'avait prédit, il le savait depuis le début. En même temps, être amoureux, il le savait aussi.



(...)

-C'est magnifique ! Presque fascinant !
-Ce visage a l'air si triste mais pour autant plein de vie.
-Comment avez-vous trouver l'inspiration ?
-Cette homme existe vraiment ?

_____31 Mars 2017. L'exposition de Georg était contre tout attente un vrai succès. L'artiste était demandé par tout le monde pour don travail. Il était très fier. Bill aussi était très honoré de l'avoir pris sous son aile pour en arriver là. Un rêve devenu réalité. Mais au fond de lui, Georg avait toujours cet arrière goût amer. Ces battements de c½ur qui faisaient mal quand on se remémorait de mauvais souvenirs. En l'occurrence, tous ces tableaux, ses dessins, ses croquis, ses esquisses... Tous lui rappelait Tom. Lui qu'il considérait comme sa muse. Sa source d'inspiration. Et il n'était pas là pour le présenter à tout le monde. Il aurait tellement aimé le contraire. Faire face à ses problèmes d'addictions mais il ne pardonnait jamais au mensonge. Mais il s'y était fait. La quête de l'inspiration n'était plus. Il allait devoir vivre sans sa source d'inspiration. Sans lui.

_____Quand à Tom, il était perdu sans Georg. A l'heure où l'exposition battait son plein, il se trouvait juste devant le lieu. Il pouvait voir depuis une baie vitrée le travail de Georg dont lui était la base. Tom n'en revenait toujours pas. Il se reconnaissait dans chaque tableau mais y trouvait une émotion différent. Une sur la joie, sur la colère, la tristesse, la solitude... Pour Tom, Georg a su voir la bonne personne qu'il était. Personne qu'il détruisait de plus en plus. Il était comme prisonnier de Tyler. Ce dernier le gardait avec lui pour le fric, pour la drogue... Son c½ur battait de plus en plus vite rien qu'en y repensant à tout ce qu'il avait fait et de ce qu'il est aujourd'hui. Il était plutôt mal au point, la drogue avait fait des ravages sur lui mais il essayait de ne pas les montrer au monde. Surtout quand il décida d'entrer dans la salle de l'exposition sans trop se faire remarquer par les autres. Il se faufilait entre les gens essayant de voir un peu ses portraits dans toutes ses formes. Il en avait les larmes aux yeux. Puis il entendit parmi tout ce bruit la voix de Georg près de lui.

-Ici, j'ai voulu représenté un sentiment que je n'avais jamais connu jusqu'à avoir peint ce tableau. L'amour.

_____Tom se retourna et vit ce tableau. Celui que Georg avait caché de tous mais dévoilé trop tôt et dans les mauvaises conditions. L'amour. Tom, non plus, n'avait jamais connu ce sentiment. Il voulait s'approcher de Georg, lui souhaiter un joyeux anniversaire, lui demander pardon et le prendre dans ses bras... Mais il savait que c'était fini. Il regarda intensément l'artiste qui continuer d'expliquer et raconter l'histoire de ce tableau. Mais la fatigue et le manque se faisaient ressentir chez le guitariste et décida de quitter les lieux sans même voir une seconde Georg.

-J'espère juste que... Cette personne, je la retrouverai dans de meilleures conditions et que je pourrai l'aider... Et l'aimer.

_____L'art pouvait être une thérapie ou une passion comme pour Georg. Mais pour son cas, l'art avait le don de lui faire découvrir ce nouveau sentiment mais qu'il n'aura sans jamais l'occasion de le vivre.
 
 
Une suite est envisageable pour améliorer cette histoire que j'aime bien et oublier cette dernière place à ce concours... J'espère ça vous plaira quand même. ❤
 
 
Tags : 0S-hii, Kim'hii, Torg, Hurt/Comfort, Tom Kaulitz, Georg Listing
​ 0 | 1
Commenter

#Posté le lundi 19 septembre 2016 16:54

Modifié le samedi 11 mars 2017 09:35

  • Amis 0
  • Tweet
  • Commentaires
  • Kiffs

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.198.122.70) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

Tokio-13-Hotel-13, Posté le mercredi 09 août 2017 20:27

j'ai adoré, j'ai été ému par cette histoire , j'en ai encore des frissons, je comprends pas pourquoi ton histoire a fini derniere , elle est geniale


RSS

Article précédent

Article suivant

Design by 0S-hii

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (1 abonné)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Aide
    • Signaler un abus
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
    • Yax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tito Street
    • Tasanté
    • kwest
    • Zipalo
    • oMIXo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile